Depuis plus de neuf siècles, les pierres blanches de l’église romane de Saint-Symphorien-sous-Chomérac, commune de 800 âmes en plein cœur de l’Ardèche, veillent sur les habitants. Chaque jour ou presque, Dominique Palix passe devant cet édifice chargé d’histoire, auquel un chœur et des chapelles latérales ont été ajoutés en 1846. « L’église fait partie du paysage, les habitants y sont très attachés. Mais, plus le temps passe, plus on se demande si elle pourra tenir debout encore longtemps », souffle la maire du village. Il y a quatre ans, ce bâtiment construit sur un sol argileux et bardé de fissures a été placé en arrêté de péril et fermé au public.
En 2020, les résultats de deux études successives tombent comme des couperets. Environ 120 000 euros de travaux nécessaires pour une consolidation provisoire de l’église. Pour une consolidation définitive, le montant explose : il faudra il compter entre 500 000 et 700 000 euros. Une fortune pour Saint-Symphorien-sous-Chomérac, dont le budget annuel d’investissement ne dépasse pas les 20 000 euros. « Le calcul est vite fait, nous n’avons pas la possibilité d’assumer de tels travaux », conclut la maire, malgréée. Comme des dizaines d’élus de petites communes dont le patrimoine s’étiole, Dominique Palix fait face à une équation impossible, qui revient sur la table à chaque conseil municipal. Comment trouver les subventions nécessaires à la réhabilitation de ces bâtiments vétustes ? Quels dossiers remplir, à qui s’adresser, dans quels délais ? Et surtout, comment convaincre les habitants – parfois perplexes – que cet investissement vaut le coup ?
Casse-tête administratif
« Le premier casse-tête, c’est la lourdeur administrative de tels projets. Parfois, on a l’impression que c’est le serpent qui se mord la file d’attente », décrit Dominique Palix. Pour sauver son église, la maire pourrait bien s’appuyer sur des aides de la région ou du département, mais il devrait pour cela réaliser des études et des devis complémentaires « qui se chiffrent actuellement entre 45 000 et 50 000 euros » – un investissement colossal, refusé par le conseil municipal. Même récit du côté de Marc Saintot, maire de Brie, dans la Somme. Depuis le début de son mandat, en 2020, l’homme passe une grande partie de ses week-ends à définir des plans de financement pour restaurer l’église Art déco du village, en piteux état.
« Il faut se renseigner sur toutes les aides existantes, y postuler une à une. Contrairement aux grosses mairies, je n’ai pas d’équipe dédiée à cela. Tout repos sur mes épaules », raconte-t-il. Avec des travaux estimés à environ 1 million d’euros, pour une commune de 350 habitants qui ne dégage que 45 000 euros d’excédents chaque année, le maire a toqué à toutes les portes. Etat, département, région… Plusieurs centaines de milliers d’euros lui ont déjà été accordés, permettant de réaliser une première tranche de travaux. Mais le maire se heurte parfois à des murs de complexité administrative. « Je risque d’être coincé pour la suite des travaux. Pour obtenir plus d’aides, il devrait par exemple que le bâtiment soit classé, avec toutes les contraintes que cela implique en termes de dossier administratif, de procédures, de critères à cocher … Ce que mon conseil municipal a refusé », illustre-t-il.
Collecte en ligne
Pour venir en aide à ces maires, souvent abasourdis par le montant des sommes à récolter pour rénover leurs bâtiments anciens, la Fondation du patrimoine met à leur disposition un portail en ligne où sont recensés les subventions, les labels ou les prix qui pourraient leur être accordés. Plus de 2 800 communes font par ailleurs l’objet d’une collecte ouverte sur le site de la Fondation, pour un montant cumulé qui atteint actuellement 41,6 millions d’euros de dons. On y retrouve, par exemple, l’église de Saint-Symphorien-sous-Chomérac, pour laquelle 19 000 euros de dons ont déjà été recueillis à l’initiative d’une association locale, ou les forges royales de Guérigny, dans la Nièvre , dont une grande partie des 845 000 euros de travaux a été financée par un don du groupe Dassault. La page dédiée à l’église Art déco de Brie indique, elle, une récolte de 2 550 euros, sur un objectif initial de 30 000 euros. « C’est bien loin de ce qu’il nous faudrait pour arriver au bout du projet, mais c’est un petit plus », commente Marc Saintot.
Après avoir postulé deux fois – sans succès – au loto du patrimoine également organisé par la Fondation depuis 2018, le maire ne désespère pas. Peut-être fera-t-il partie, l’année prochaine, des 118 lauréats retenus ? « J’attends également de savoir si je pourrai bénéficier de la fameuse collecte pour le patrimoine religieux annoncée par Emmanuel Macron à la mi-septembre », confie-t-il, alors que la cagnotte s’élève déjà à plus de 352 000 euros . Selon la directrice générale de la Fondation, Célia Verot, une première centaine de projets devraient être sélectionnés d’ici à quelques mois pour bénéficier de ces fonds, destinés aux édifices situés dans les villes de moins de 10 000 habitants. « Nous analysons les dossiers prioritaires en raison du besoin urgent de travaux, pour des projets déjà connus de la Fondation ou ayant nouvellement candidaté », précise-t-elle.
Ardoises dédicacées, œuvres d’art et sacs floqués
En attendant, les élus rivalisent d’inventivité pour faire connaître leurs projets. A Digny, en Eure-et-Loir, la maire Christelle Lorin « actionne tous les leviers possibles » pour accélérer le financement de la tour du clocher de son église, dont les travaux s’élèvent à environ 1 million d’euros, dont de 250 000 à 300 000 euros de reste à charge pour la commune. Le bâtiment a récemment accueilli des visiteurs pour les Journées du patrimoine, ouvert ses portes lors de la Nuit des églises – avec animations et éclairage à la bougie –, des œuvres ont été sorties de la réserve pour attirer les touristes, un concert devrait prochainement y être organisé… Sans compter une opération de dédicaces d’ardoises qui seront déposées sur le clocher vieux de 500 ans lors des travaux – contre une participation minimale de 5 euros – et la vente de sacs floqués du logo de l’église.
« Il faut tout essayer », sourit Philippe Berger, maire de Château-Guibert, en Vendée. L’église néoclassique de la commune, monumentale, a été fermée en 2018 pour cause de risques d’effondrement. Face à l’ampleur des travaux, évalués à 1,5 million d’euros, l’édile a décidé de contacter Fabrice Hyber, artiste de renommée internationale originaire de la commune, pour lui proposer de réaliser une œuvre à l’intérieur du bâtiment. . « Il a accepté de le décorer du sol au plafond, mobilier inclus, et d’offrir l’œuvre à la ville », se réjouit le maire. Des activités culturelles et cultuelles pourront y être organisées, tandis que ce précieux partenariat a permis à l’élu de faire connaître son projet, et de débloquer des aides qui devraient « largement dépasser les 50 % du coût initial ».
A en croire le récit de Gérard Steppel, maire de la petite commune de Marie, dans les Alpes-Maritimes, la recherche de financement peut d’ailleurs amener « à de très belles histoires humaines ». En 2018, l’homme a lancé un appel aux dons « à toutes les Marie de France », via la Fondation du patrimoine, pour trouver les 50 000 euros nécessaires à la rénovation de l’église du village. L’engouement médiatique lui a permis de récolter plus de 75 000 euros. « Les dons affluaient du monde entier, chacun voulait rendre hommage à une mère, une sœur, une grand-mère prénommée Marie », se souvient l’édile. Les dons restants lui permettent, cinq ans plus tard, de rénover une autre chapelle du village, un moulin à huile du XIXᵉ siècle, ou encore le four à pain communal. Sans se perdre dans les dossiers de demandes de financement.
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