Pour son cinquantième anniversaire, le festival international de bande dessinée d’Angoulême, qui s’ouvre au public jeudi 25 janvier, a mis les petits plats dans les grands. Qu’on en juge : outre des prix prestigieux, qui récompenseront le meilleur de la production internationale de BD, les visiteurs – on en compté plus de 200 000 l’an dernier – pourront retrouver tout ce qui fait le caractère unique de ce festival pas comme les autres : ses têtes d’affiche, Riad Sattouf en tête, qui aura, dit-il, « la lourde responsabilité » de présider le Grand prix, mais aussi les expositions, les découvertes, les signatures, les sélections qui se réservent une large part à la participation du public. Sans oublier, bien sûr, l’espace consacré aux mangas… Au total, un événement qui s’impose plus que jamais comme une véritable plaque tournante de l’univers de la BD.
Tout savoir sur le 50e anniversaire du festival
Le 25 janvier 1974, une poignée de passionnés lançait à Angoulême le premier festival de bande dessinée. Avec une ambition : montrer, avec le soutien de grandes signatures de l’époque, les Brétécher, Franquin ou Gotlib, la richesse et la diversité de la BD, trop souvent ramenée à un divertissement pour la jeunesse. Cinquante ans après, c’est peu de dire que ces précurseurs ont gagné leur pari : le 9e Art est désormais un poids lourd de l’édition française, avec 75 millions d’exemplaires vendus en 2023, selon l’institut GfK. Une tendance qui confirme le dynamisme du secteur.
En plus de son succès populaire jamais démenti, la bande dessinée est aujourd’hui reconnue comme un genre littéraire à part entière, comme en témoigne un événement au format XXL conçu par le ministère de la Culture, 2020, l’Année de la bande dessinée , mais aussi l’entrée de la BD au Collège de France, la désignation d’Angoulême comme « ville créative » de l’Unesco ou le choix de l’Institut de France de commémorer en 2024 la première édition du festival comme une date marquante de la culture française. Sans oublier le dynamisme sans égal dont fait preuve la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, à Angoulême.
Le sport, le corps, le mouvement
Alors que se profile Paris 2024, le festival de BD ne pouvait pas manquer de célébrer le corps, le sport et le mouvement. Côté expositions, on signalera la présentation au musée d’Angoulême du 25 janvier au 10 mars de « L’art de courir. Attraper la course » du génial dessinateur italien Lorenzo Mattotti. Accompagné de fictions incandescentes signées Maria Pourchet, l’exposition, labellisée Olympiade Culturelle, explore, en une centaine de dessins, la geste immémoriale du coureur, qui, depuis la nuit des temps, arpente la terre, de l’humus des forêts au bitume des grandes villes. Splendide. A signaler aussi, « La ligne de départ », une exposition inédite présentée du 25 au 28 à l’Espace Nouvelle Création, qui rassemble une performance inédite de quatre jeunes talents : Nina Lechartier, Jérémy Perrodeau, Chloé Wary et Lisa Blumen : chacun devra créer sa propre ligne de départ dans une « course sportive, prise au cœur d’une narration et de formats libres ». A voir.
Côté édition, de nombreux albums traitent du thème du sport, dont La balade de Simon Boileau et Florent Pierre, prix René Goscinny du meilleur jeune scénariste du festival de bande dessinée d’Angoulême. Cet album raconte une échappée belle à vélo de deux amis à travers la France.
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