Les experts affirment que les vidéos et la propagande du Hamas sur les otages visent à pousser les Israéliens à exhorter le gouvernement à un cessez-le-feu en échange des otages, ainsi qu’à inciter la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il réduise ses opérations à Gaza.

La semaine dernière, le Hamas a publié une vidéo de l’otage israélien Noa Argamani, 26 ans, affirmant que deux de ses compagnons d’otages, Itai Svirsky et Yossi Sharabi, avaient été tués, ainsi qu’une photo de deux corps que le Hamas prétendait être ceux des deux. Hommes. Un jour plus tôt, l’organisation terroriste avait publié une autre vidéo, montrant les trois otages indiquant leurs noms et lieux de résidence et exhortant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à arrêter la guerre à Gaza. Suite à cette première vidéo, le Hamas a encouragé le public à deviner le sort des trois otages et s’ils étaient vivants, blessés ou morts.

« Le Hamas utilise constamment des tactiques psychologiques contre le public israélien dans le but de renforcer sa position et de survivre au conflit à Gaza », a déclaré le Dr Omer Dostri, chercheur à l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem et expert en sécurité nationale et en stratégie militaire. a déclaré à The Media Line.

Il a déclaré que les tactiques du Hamas incluent l’orchestration d’une campagne médiatique malveillante axée sur la manipulation des émotions du public israélien, en particulier à l’égard des personnes retenues captives par le Hamas.

« L’objectif de cette guerre psychologique liée aux personnes enlevées est d’inciter le plus grand nombre possible de citoyens, notamment les familles des captifs, à faire pression sur le gouvernement israélien », a-t-il déclaré.

« Le Hamas estime qu’en tirant parti de l’opinion publique, il peut éviter le démantèlement gouvernemental et militaire de son organisation. »

Les autorités israéliennes estiment qu’il y a encore 132 otages à Gaza, dont au moins 25 ne sont plus en vie. Les terroristes du Hamas ont enlevé plus de 240 personnes à Gaza lors de leur déchaînement meurtrier en Israël le 7 octobre. Depuis lors, 110 otages, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été libérés, la plupart dans le cadre d’un cessez-le-feu d’une semaine et d’un accord de libération des otages à Gaza. la fin novembre. Parmi les personnes encore en captivité figurent une quinzaine de femmes, ainsi que des personnes âgées et de jeunes enfants.

Le Dr Ron Schleifer, analyste en guerre psychologique à l’Université d’Ariel, a déclaré à The Media Line que la campagne de propagande du Hamas vise à perturber le moral des Israéliens et à montrer que combattre le Hamas ne paie pas.

Schleifer a déclaré que l’organisation terroriste vise à faire comprendre au public israélien que « le Hamas sera toujours plus intelligent et un ennemi menaçant, que l’effort de guerre est inutile, et que le Hamas est beaucoup plus cruel et impitoyable qu’Israël, et qu’Israël finit par être va perdre. C’est le but de la campagne de persuasion.

Schleifer a déclaré que le Hamas avait trois publics cibles pour ses messages, le premier étant le peuple palestinien.

« Vous devez persuader votre public local, pour lui faire sentir que la souffrance continue est une cause valable », a-t-il déclaré.

Le deuxième est l’ennemi, Israël, pour montrer qu’il est inutile de combattre le Hamas car c’est lui qui va gagner.

Le dernier public cible, a déclaré Schleifer, est la scène internationale, toutes les parties qui ne sont pas directement liées au conflit mais qui ont un impact sur celui-ci.

« Parfois, si vous envoyez un message à un public cible, cela peut entrer en conflit avec vos intérêts auprès d’un autre public cible », a-t-il déclaré.

Par exemple, en libérant des femmes et des enfants pendant le cessez-le-feu, « le Hamas estime avoir réussi à se présenter comme agissant de manière humanitaire sur la scène internationale », a déclaré Dostri. Cependant, cet « humanitarisme » est contredit par les nombreux otages que le Hamas détient toujours, notamment des femmes, des enfants, des personnes âgées et des soldats blessés, hommes et femmes.

La diffusion par le Hamas de fausses nouvelles, de désinformation et de fausses informations dans les médias concernant des pertes civiles présumées à Gaza a effectivement généré une pression internationale sur Israël.

Cependant, il a ajouté que lorsqu’un tel conflit survient, le Hamas trouve des moyens d’y faire face et d’atténuer les dégâts.

Parlant des affirmations du Hamas faisant état de milliers de victimes civiles à Gaza, Dostri a déclaré que « la diffusion par le Hamas de fausses nouvelles, de désinformation et de fausses informations dans les médias concernant des pertes civiles présumées à Gaza a effectivement généré une pression internationale sur Israël ». dit Dostri. Cela s’est même étendu au point que l’Afrique du Sud a engagé un procès contre Israël devant la Cour internationale de Justice de La Haye.

« Plutôt que d’exhorter le Hamas à libérer les personnes enlevées, de nombreux pays dans le monde, y compris les démocraties libérales occidentales, ont tendance à critiquer Israël. En termes de perception mondiale, il semble, quoique paradoxalement, que le Hamas occupe une position avantageuse dans la bataille pour l’opinion publique contre Israël », a déclaré Dostri.

Schleifer a déclaré que même si les techniques de propagande sont contre-productives pour l’image internationale du Hamas, elles ont un impact sur la société israélienne et, de cette manière, atteignent les objectifs du Hamas.

« Cette interview est le signe que cela fonctionne, que les gens sont intéressés, que les gens sont frustrés », a-t-il déclaré.

Il a déclaré que le Hamas mesure le trafic de vidéos sur les réseaux sociaux et combien de fois ses actes sont mentionnés dans les médias israéliens et internationaux.

« Aujourd’hui, tout est très méthodologique et très informatisé pour constater l’efficacité des actes », a-t-il déclaré. « C’est un jeu impitoyable, mais il reste efficace. Si vous ne pouvez pas tuer votre ennemi, ayez au moins un impact sur sa psychologie. Une fois qu’ils ne peuvent plus utiliser la puissance de feu, ils utilisent le pouvoir de la psychologie.

Dostri a souligné que deux membres clés du cabinet de guerre israélien, Benny Gantz et Gadi Eizenkot, soutiennent une nouvelle pause temporaire dans le conflit pour faciliter le retour des otages, tandis que Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant s’opposent à un cessez-le-feu, estimant qu’une armée soutenue les pressions exercées sur le Hamas pourraient l’inciter à rechercher un nouvel accord ou conduire à la libération d’otages grâce à des opérations des forces spéciales.